Pas la cote en France, les vibromasseurs et autres godemichés ? C’est ce que semblent affirmer les chiffres: selon les études, seulement 7% des femmes avouent utiliser un objet, quel qu’il soit, pour se caresser ou se masturber. Mais de l’autre côté de l’Atlantique, on ne fait pas autant la fine bouche ! Comment expliquer ce manque d’entrain, alors que les Françaises ne sont pas plus coincées que les autres ? Essentiellement «parce que ces objets nous semblent plus hygiéniques que véritablement sensuels, explique Marie-Hélène Colson, sexologue. Ils sont souvent simplement synonymes de misère sexuelle, et là se situe une véritable frontière culturelle entre les pays du Sud, vraiment réfractaires, et ceux du Nord (Suède, Norvège, Finlande, Allemagne et Pays-Bas), plutôt fans !» Question de culture, donc…

Franchir le pas
Il est vrai que le «marché» n’est pas très attractif quand on souhaite, pour se divertir, faire l’acquisition d’un sex-toy: soit on ose entrer dans un sex-shop, ce qui n’est pas simple (surtout pour une femme, même avec une copine), soit on joue la discrétion en le commandant dans un catalogue de VPC… En sachant que les produits proposés n’ont pas vraiment un look excitant ! Des petites futées préfèrent encore recycler pomme de douche, brosse à dents électrique ou appareils de massage ! Heureusement, aujourd’hui, les Parisiennes ont enfin la solution : à la fois hype, drôle et chic, elles la trouveront chez Rykiel Woman, où il existe depuis quelques mois un rayon spécialisé très alléchant. De quoi nous réconcilier avec les sex-toys qui y sont présentés de manière drôle et sympathique. Du coup, on ose franchir le pas !


Un vieil ami des femmes…
Pourtant, l’objet ne date pas d’hier ! Il semblerait que les substituts du pénis existent depuis la nuit des temps. Mais ces objets du désir n’ont pas vraiment su entrer définitivement dans les mœurs du xxe siècle. Aujourd’hui, effet de mode ou réelle décontraction, les faits sont là : l’objet sexuel ne se «vulgarise» pas, mais se dédramatise. On l’utilise seule, ou en couple, avec la bénédiction des sexologues qui applaudissent ! Après tout, l’assez vilain terme de «godemiché», signifiait joliment et simplement, à la Renaissance, «gaude mihi» c’est-à-dire «réjouis-moi». Tout un programme, pour adultes consentants…


C’est bon, oui, mais pourquoi ?
Les gadgets sexuels peuvent procurer à la femme un orgasme en solitaire. Les sexologues conseillent même à certaines de leurs patientes (en particulier celles qui ne connaissent pas le plaisir) l’utilisation d’un vibromasseur, surtout si elles n’osent pas se caresser avec la main : les vibrations importantes (plus que celles procurées par une caresse manuelle) leur permettent alors d’éprouver leur premier orgasme.

En couple, les sex-toys, au cœur d’un jeu érotique, vont mettre du piquant dans la relation sexuelle, jouant ainsi le rôle de «casse-routine» ! Godemichés, vibromasseurs et autres accessoires vont notamment mettre l’accent sur les préliminaires coquins, permettre à chaque partenaire de mieux connaître les désirs et le corps de l’autre, de savoir enfin très précisément ce qui lui donne du plaisir.