On qualifie d'aphrodisiaque nourriture, boisson, drogue et toute substance censée stimuler le désir sexuel.
Au fil des siècles, on a prêté à une multitude d'aliments des vertus aphrodisiaques.
Certains le doivent tout simplement à la manière dont ils peuvent être consommés.
D'autres possèdent une forme, une texture, un goût ou une odeur qui évoquent les organes génitaux, le sperme ou les fluides vaginaux : asperges, céleri, anguilles, huîtres, moules, caviar, tomates, figues et bananes fraîches, pommes de terre et racines telles les carottes, le ginseng, le gingembre et l'Eryngium (la racine en forme de testicules du panicaut de mer).
Peu importe que l'effet réputé de ces aliments ou d'autres aphrodisiaques soit prouvé scientifiquement, le pouvoir qu'on leur prête suffit à justifier leur utilisation : les aphrodisiaques fonctionnent pour peu qu'on croit en leur pouvoir.
Les épices fortes jouissent également d'une réputation de stimulant, d'une part, elles provoquent une poussée de température et des rougeurs au visage, deux signes associés à l'excitation sexuelle, d'autre part, les légères irritations qu'elles suscitent au niveau de la vessie et des intestins favorise l'excitation.
C'est d'ailleurs sur ce principe que fonctionne l'un des aphrodisiaques les plus connus, la cantharide.
Cette préparation, également appelée mouche d'Espagne, consiste à dessécher puis à pulvériser une espèce de scarabées, dont les sécrétions exercent une action corrosive sur la peau humaine. La cantharide irrite l'urètre, le canal d'évacuation de la vessie. Bien qu'elle soit probablement dotée de véritables pouvoirs aphrodisiaques, la mouche d'Espagne demeure un poison dangereux, dont l'absorption peut être mortelle.
Il existe une autre substance dont il a été prouvé qu'elle possède un effet aphrodisiaque précis et répété : la yohimbine. Extraite de l'écorce de l'arbre du même nom, qui croît en Afrique centrale, la yohimbine provoque l'érection chez l'homme et l'excitation chez la femme en dilatant les vaisseaux sanguins des organes génitaux. Elle peut également entraîner une chute fatale de la pression artérielle, ce qui explique qu'il reste difficile de s'en procurer. Le nitrite d'amyle, une substance chimique aussi appelée popper, produit les mêmes effets et se révèle tout aussi dangereuse.
L'effet placebo
En dehors de la cantharide et de la yohimbine, presque tous les aphrodisiaques ne fonctionnent que par autosuggestion. Leurs effets sont davantage psychologiques que physiques, c'est l'effet placebo.
Les exceptions, parmi lesquelles certains stupéfiants, s'accompagnent d'effets secondaires particulièrement dangereux.
Les aliments, en revanche, peuvent tout à fait contribuer à crééer un climat propice à un échange sexuel : un repas en tête-à-tête dans un cadre intime et tamisé suffit parfois à figurer un prélude à l'acte d'amour, en particulier s'il se compose de mets suggestifs - asperges, huîtres, crème glacée, fruits juteux et moelleux.